17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 16:35

Le cerveau humain, composé de 100 milliards de neurones et de 1000 milliards de cellules gliales, interagissant les uns avec les autres par un très grand nombre de contacts et d'échanges, est non seulement d'une extrême complexité, mais également d'une très grande plasticité puisque ces liens se font et se défont au fil du temps d'une manière particulièrement dynamique.

 

Ce cerveau, dont nous savons depuis le dix-neuvième siècle qu'il est le siège d'une activité électrique qui peut être repérée par des électrodes placées à l'extérieur du crâne, régule notre capacité de penser, d'agir, de mémoriser, de ressentir et d'expérimenter le monde qui nous entoure.


Quantité de travaux ont été réalisés qui nous montrent que c'est la fréquence d'utilisation, le nombre de fois où la même sollicitation intervient, qui va modifier - déjà à l'échelle d'un seul neurone -  la taille, l'épaisseur et le nombre de contacts synaptiques avec des milliers d'autres neurones. L'organisation neuronale qui se met en place très tôt chez l'enfant va enrichir de façon considérable ses possibilités d'acquisitions et de savoir-faire. C'est en modifiant sans cesse les connexions synaptiques que la personnalié toute entière se construit.

 

Les neurosciences comme bien d’autres disciplines dans les sciences du vivant ont bénéficié de l’apport d’un grand nombre de technologies nouvelles..Les progrès technologiques réalisés par  l'imagerie médicale au cours des trente dernières années - en particulier l'arrivée de l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle - ont particulièrement séduit le grand public.

scan_cerveau.jpg
Scan du cerveau

Les images sont particulièrement attrayantes et les couleurs qui se déclinent sur une large palette, désignent différemment des zones du cerveau qui s'allument ou s'éteignent au grè de son activité réelle ou supposée
Cependant des critiques nombreuses - provenant de scientifiques reconnus - sont apparues dans les revues scientifiques de haut niveau.

Sans vouloir - ni vraiment pouvoir - être exhaustif, nous pourrions citer l'article d'Alison ABBOT paru en 2009, sous le titre "Brain imaging studies under fire" (Les études en imagerie du cerveau sous les feu (des critiques)) qui soulignent la propension des chercheurs de certaines branches des sciences humaines à exagérer les liens entre l'activité observée et les émotions supposées. (NATURE Published online 13 January 2009 |   457, 245 (2009) | doi:10.1038/457245a )

D'autres, comme Richard A. LOVETT, dans un article paru en 2010, s'interrogent sur la reproductibilité de certaines expériences d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle - "Reproducibility of brainscan studies questionned" -  tout en précisant qu'il ne s'agit nullement d'une remise en question de la technique elle-même qui a apporté suffisamment de preuves de son utilité (NATURE Published online 17 March 2010 | Nature | doi:10.1038/news.2010.129).

En effet la technique d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) est une technique non invasive qui permet d'atteindre - en routine - de très bonnes résolutions spatiales et temporelles. La mesure de l'activité du cerveau, qui entraîne un accroissement des besoins en oxygène et en glucose, .est effectuée par l'acquisition du signal BOLD (blood-oxygen-level dependent) qui reflète les variations locales et transitoires de la quantité d’oxygène transporté par l‘hémoglobine en fonction des besoins exprimés par le cerveau. Cette technique est utilisée en Clinique, par exemple, comme aide à une intervention chirurgicale en permettant de mieux circonscrire la zone d'intervention. En Recherche, elle est utilisée pour les études de connectivité fonctionnelle, dans le cadre de la Psychologie cognitive et comportementale et en Psychiatrie.


Au début de l'année 2011, Susan GREENFIELD, spécialiste de la physiologie du cerveau, connue par ailleurs pour ses prises de position iconoclastes, a fait réaliser dans son laboratoire une expérience dans laquelle le sujet soumis au test était placé comme simple observateur d'un bulletin météo, pendant lequel, pour la grande majorité d'entre nous, l'imagination est très peu sollicitée. Le cerveau étudié présenta cependant un semblant d'activité intense se traduisant par des variations de couleur dans différentes zones. Et Susan GREENFIELD d'exprimer tout son scepticisme devant ce non événement.

susan-greenfield.jpg
Susan GREENFIELD

De plus, elle rappelait au passage que le cerveau, en réalité, est plutôt d'un gris terne et que les couleurs et les nuances ne sont qu'un simple artifice engendré par le traitement d'images - par algorithme et ordinateur interposés.

 

Dans un article publié le 1er mars 2012 par la revue NATURE, sous le titre "Clear up this fuzzy thinking on brain scans" (Eclaircir cette pensée floue sur les scans du cerveau), Olivier OULLIER, Professeur au laboratoire de psychologie cognitive à l'Université de Provence, souligne un certain nombre de dérives auxquelles on assiste aujourd'hui dans différents domaines, depuis le Neuromarketing   jusqu'à l'utilisation de scans du cerveau dans les tribunaux.


La neuroimagerie, dont l'usage est resté longtemps limité en tant qu'expertise d'appoint dans les tribunaux, a vu ces derniers temps de plus en plus d'initiatives prises - aux  Etats-Unis, en Inde ou en Italie - pour faire admettre les scans cérébraux  comme preuve décisive de culpabilité ou d'innocence.

(NATURE 483, 7 (01 March 2012)  doi:10.1038/483007a )

 

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Olivier OULLIER

 

Olivier OULLIER déclare, dans le même article, que les Neurosciences voient se produire la même agitation autour d'elles, que ce qui s'était produit quelques années plus tôt avec la Génétique et le Séquençage du Génome Humain. Et de conclure "La loi et la science ont quelque chose en commun, les deux peuvent être mal interprétées.

 

En résumé, nous pourrions esquisser le tableau suivant du bon et du mauvais usage de cette technologie (IRMf)::

- Pour les chercheurs en psychologie cognitive, au-delà de la mise en place d’une cartographie plus précise, en venir à croire et faire croire qu’une image équivaut à une pensée; donner une fausse idée des possibilités réelles des avancées technologiques aux décideurs politiques par excès d’enthousiasme ou pour obtenir plus de moyens;
- Pour la société, en particulier pour la Justice et les tribunaux, en venir à penser que l’IRMf peût être admise juridiquement  comme détecteur d’intention ou de mensonge du présumé coupable et pas seulement comme simple détecteur de lésions cérébrales par exemple;.
- Pour les communicants dans le domaine de la publicité, utilisation des nouvelles techniques de Neuromarketing, dans le simple but d'influencer le comportement d'acheteurs potentiels.
- Pour les communicants dans le domaine politique, essayer de déterminer quels sont les éléments de langage les «plus porteurs» au détriment de toute règle déontologique;
- Pour les journalistes scientifiques (ou autres) utiliser des images de très grands qualité pour faire du spectaculaire et travestir la vérité – au lieu de servir de médiateur culturel auprès du public.

  On le voit, le champ de la Neuroéthique appliquée, celle qui s'intéresse aux problèmes éthiques que soulève l’utilisation des nouvelles technologies pour l’étude et l’intervention sur le cerveau, est une branche en plein essor de la Bioéthique. Tout comme la Bioéthique, la Neuroéthique n'est pas un domaine réservée aux seuls chercheurs et cliniciens engagés dans les neurosciences, mais elle est, tout au contraire, ouverte à la réflexion du plus grand nombre.

 

Ne nous y trompons pas, ce n'est pas parce que nous pouvons voir des scans cérébraux très colorés et changeant au grè de l'acquisition des images, que nous sommes soudain devenus capables de lire les pensées et de les interpréter.

 


Articles en lien sur ce blog:

 

Sur l'étude du cerveau humain


Hippocampe, neurogénèse, antidépresseur et récepteur glucocorticoïde.

 

Le cerveau imparfait...neurexine, neuroligine et autisme

 

Sur les rapports entre Science et Société

 

The Responsibility of Science. Plaidoyer pour un comportement éthique des scientifiques.

 

Science, Recherche et Société

 

Les nouveaux champs de la recherche dans les sciences du vivant et ls dérives possibles

 

Des génomes humains séquencés par milliers

 

Reprogrammer les cellules somatiques afin d’induire des cellules souches pluripotentes

 

Une Cuve axoltl pour l'été - Les mères porteuses et la gestation pour autrui

 

La biologie synthétique: nouveau champ de recherche émergent

 

Premier embryon humain génétiquement modifié

 

Nouveau Pygmalion. Remodeler l'homme à partir de cellules souches.

 

 



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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 22:22

Jean MASSOULIE, neurobiologiste, nous a quitté le 12 décembre 2011, à l'âge de soixante treize ans. D'abord élève à Normale Sup, il s'éloigna un moment de la rue d'Ulm pour découvrir le monde des acides nucléiques - la structure de l'ADN  avait été découverte peu d'années auparavant - auprès de Marianne GRUNBERG-MANAGO puis lors de son séjour dans le laboratoire de Jacques R. FRESCO à Princeton University (NJ, USA) en 1960-1961. Comme le raconte un de ses vieux amis présent à cette époque à Princeton - Wilhelm GUSCHLBAUER -  "Jean a commencé avec des triples brins entre une chaîne d'acide polyadénylique et deux autres d'acide polyuridylique" et de rajouter ensuite que sa première expérience en neurobiologie date aussi de cette époque là.

Par la suite, JEAN MASSOULIE rejoindra à nouveau l'Ecole Normale Supérieure pour créer le laboratoire de Neurobiologie avec deux collègues qui formeront avec lui un "trio de choc" - Hersch Mordechai GERSCHENFELD et Philippe ASCHER.

Le laboratoire de Neurobiologie de l'ENS dès sa création, et pendant les années consécutives, comprendra un fort contingent d'électrophysiologistes  et une petite équipe rassemblée autour de Jean qui sera appelée "l'équipe des biochimistes".

L'apport majeur de Jean MASSOULIE va concerner dans un premier temps la mise en évidence du polymorphisme de l'acétylcholinestérase.

Il va surtout l'étudier à la jonction neuromusculaire des vertébrés où cette enzyme est très fortement concentrée et assure l'hydrolyse de l'acétylcholine participant de ce fait  à la régulation de la durée d'activation du récepteur de l'acétylcholine.

Il ne cessera point par la suite de s'intéresser à cette enzyme, qui est un objet d'étude assez exceptionnel, en s'attachant non seulement à l'étude des relations structure-fonction, ce qui était permis par l'apport des techniques de biologie moléculaire et la cristallographie, mais également  aux pathologies humaines liées à des anomalies de l'acétylcholinestérase.

 

Jean_2008.JPG


Jean Massoulié le 27 septembre 2008 en Salle Dussane (ENS, Paris) à l'occasion du Jubilé donné en son honneur et en l'honneur de Patrick Masson pour "40 ans de recherche sur les cholinestérases, découvertes fondamentales et applications dans le domaine de la santé" - Crédits photo: Eric KREJCI

 

Ainsi qu'il aimait à le rappeler en citant une remarque des organisateurs du deuxième congrès international sur les cholinestérases (Bled, 1983) "Les scientifiques de nombreux pays - chimistes, biochimistes, biologistes cellulaires, physiologistes, cliniciens, neuroscientifiques, toxicologistes - ont débattu sur une seule enzyme. Cela, assurément, ne pouvait être réalisé à une telle échelle qu'avec la cholinestérase".

 

ENS_2008.JPG


Quelques uns des participants de la journée du 27 septembre 2008 à l'ENS.

Jean Massoulié - au premier rang - en sixième position en partant de la gauche.

Crédits photo: Eric KREJCI

 

 

Jean MASSOULIE a occupé une place centrale au sein de la communauté scientifique internationale engagée dans l'étude des cholinestérases. Il savait rassembler, mettre en contact, encourager les idées nouvelles qu'elles viennent de ses étudiants, des membres seniors de son équipe ou de ses collègues français et étrangers. Son laboratoire a souvent accueuilli des chercheurs et étudiants étrangers venant des quatre coins du monde, .et lui même, grand voyageur, n'hésitait pas à partir fort loin retrouver des collègues devenus ses amis.


 


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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 21:59

Jeudi 31 mars, il est 16h et l'amphithéâtre 25 du Campus de Jussieu est rempli par un public majoritairement composé d'étudiants et d'universitaires. Il faut dire que, jusqu'à présent, les rencontres débat "Sciences à coeur" étaient destinées à un public interne à l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC), avec des intervenants choisis parmi les personnalités issues du sérail. Ce qui ne limite absolument pas la diversité des thématiques abordées au sein de "la première Université de France" comme aime à le rappeler Anne HERVE-MINVIELLE, directrice de la culture à l'UPMC. Ce soir, c'est un peu exceptionnel, l'Université accueille un intervenant extérieur, et aborde un nouveau cycle baptisé "les invités de Sciences à coeur". L'ouverture est réalisée par une rencontre-débat autour de la culture et l'université avec Jack LANG.    

jack-lang.jpg

                      

  Culture et Université ou bien Université comme vecteur de Culture, il y a quelque chose qui devrait nous inciter à faire sans cesse le basculement, à l'image d'un individu qui peut être alternativement spectateur ou acteur.

 

"La culture, déclare Jack LANG, n'a pas à être considérée dans un sens étroit, comme on parle de culture littéraire par exemple, mais plutôt dans toutes ses dimensions."

 

L'Université, déjà, par son architecture devrait être un lieu de culture, ensuite par son intrication dans l'urbanisme, au coeur de la ville, elle devrait vivre intensément dans une atmosphère de culture qui rejaillirait à l'extérieur du campus.

 

Quoi qu'il en soit, Jack LANG, incite fortement les étudiants et les universitaires à développer, même et surtout au sein d'une Université scientifique, la culture artistique - au sens étroit du terme - . 

 

Il faudrait, pour chacun, pouvoir mettre en lien en permanence ses activités habituelles et l'activité artistique.


"L'école de la Vie, l'école de l'Initiative compte autant que l'école de l'Ecole ou l'école des examens et des contrôles."


Jack LANG parle ensuite brièvement de ses années étudiantes, où lui-même avec ses amis, s'était engagé dans des activités artistiques lui permettant de découvrir tout un monde en dehors de l'université.

"Notre connaissance de la Cité et d'autres univers culturels , nos échanges et interactions, nous rapprochent de ceux qui vivent autour de nous."

 

Les étudiants de l'UPMC, en charge de TV Jussieu, ont réalisé un micro trottoir auprès d'autres étudiants du Campus désireux de poser des questions à l'invité du jour. Fusent un grand nombre de questions autour de la gratuité des musées pour les étudiants, ce qu'il pense de la loi HADOPI sous sa forme actuelle, ce qu'il pense de la Techno parade, l'implication de la Catastrophe au Japon sur notre vision du monde et sur la Culture, quel type de musique préfère-t-il?

 

A propos du tsunami qui a ravagé les côtes du Japon, et du péril nucléaire qui menace, Jack LANG déclare "comme bien souvent ce que l'homme invente peut échapper à la main de l'homme. Dans la littérature vous pouvez  retrouver Frankenstein et, un peu plus ancien dans la tradition hébraïque de l'Est, l'histoire du Golem (NdR: créé à l'origine à partir de l'argile par le Maharal de Prague pour venir en aide aux communautés juives menacées par les pogroms)...Ce qui se passe au Japon est une "tragédie antique" sous son aspect irréversible."

 

La rencontre se poursuit avec les questions, fort nombreuses, de l'assemblée. Il y aura même une question autour de "la culture scientifique serait-elle le parent pauvre de la Culture?" à laquelle l'orateur répondra en citant de nombreux exemples d'évolution et de progrès au cours des dernières années.

 

Et le mot de la fin : "Ce que je ressens maintenant? c'est à l'image de ce coeur sur votre affiche, de ce "Sciences à coeur". Je crois qu'il faut garder sa capacité de rébellion et sa capacité d'émerveillement."



 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 17:40

Eyjafjoll.jpg

  Crédits: AFP

 

Le Volcan islandais EYJAFJÖLL qui culmine à plus de 1600 mètres d’altitude est recouvert par une calotte glaciaire. Situé à 160 km au sud-est de la capitale Reykjavik il est entré en éruption dans la nuit de samedi 20 mars 2010.


Une nouvelle éruption survenue le 14 avril 2010 vers 1h du matin, heure locale, vient d’entraîner l’interruption d’une grande partie du trafic aérien pour l’ensemble de l'Europe du Nord. En effet les cendres volcaniques sont composées de minuscules particules de roches qui, aspirées par les turbines d'un avion, peuvent facilement causer une panne par incrustation et abrasion. Par ailleurs les différentes sondes externes des appareils seront rapidement saturées et deviendront inefficaces, tandis que le collage des particules sur les vitres rendra les manœuvres d'atterrissage particulièrement hasardeuses.


Le risque majeur  aujourd’hui pour l’Islande reste  la possibilité que cette éruption  entraîne à son tour celle du volcan voisin, le KATLA à proximité duquel se trouve une zone relativement dense de population.

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 22:55

Dans le numéro 24 -automne 2009 - de la Revue pour l'Histoire du CNRS, édition spéciale à l'occasion des 70 ans du CNRS, Michel MORANGE, professeur à l'Université Pierre et Marie Curie et à l'ENS, développe la thèse selon laquelle le progrès des connaissances scientifiques dépend de quatre moteurs qui doivent - pour être pleinement efficaces - être utilisés tous ensemble.

C'est ainsi que Michel Morange déclare:  "De manière générale, dans les sciences du vivant comme dans toutes les sciences, le progrès des connaissances peut avoir quatre moteurs : la volonté de répondre à une question fondamentale, le développement de nouvelles technologies, l’apparition de faits nouveaux qui orientent la recherche dans une direction particulière, ou des objectifs précis, d’application médicale par exemple.

Un seul de ces moteurs ne permet pas de faire avancer les sciences. De nouvelles technologies ne suffisent pas, de même que la volonté de guérir le cancer n’est pas, en soi, directement source de progrès. Mais il se produit assez naturellement une circulation entre ces quatre moteurs de la connaissance. De nouvelles technologies peuvent engendrer de nouvelles observations, sources d’applications ou d’interrogations fondamentales. De même, la recherche d’objectifs précis peut produire de nouveaux faits, à l’origine de nouveaux questionnements et du développement de nouvelles technologies, etc. C’est cette circulation, ce cercle vertueux, qui permet le renouvellement des systèmes expérimentaux et des modèles, moteur du progrès scientifique."

 

Et l'auteur de montrer en survolant l'histoire des Sciences du Vivant au cours des 80 dernières années qu'il y a eu trois grandes étapes dans le développement de nos connaisances. Les trente premières années ont été consacrées à l'étude et la compréhension des mécanismes fondamentaux communs à l'ensemble des êtres vivants. Les vingt années qui ont suivi ont vu des évolutions considérables dans le domaine de la biologie moléculaire et de l'approche génétique avec le développement de la génomique accéléré par la mise au point des nouvelles technologies d'amplification de l'ADN et des techniques de séquençage et d'analyse des séquences. Nous sommes entrés depuis presque vingt ans dans l'ère du post génomique et les chercheurs se penchent à nouveau sur les vieilles questions de biologie fondamentale avec leurs nouveaux outils et leurs nouvelles connaissances.

 

 

GOLGIN-FITC.jpg

 

Cellules COS7 vues après coloration en microscopie confocale

 

 

Hippocampal neuron

 

Neurone de l'Hippocampe coloré pour la spectrine (en rouge) et pour la tubuline (en vert).
Crédits: Robert S.McNeil - Baylor College of Medicine - Houston, Texas

   

 

Michel MORANGE rappelle dans sa conclusion toute l'importance de "la volonté de répondre à une question fondamentale". D'autres que lui, dans le même numéro de la Revue por l'Histoire du CNRS, ont rappelé que la plupart des outils technologiques dont nous disposons aujourd'hui, au travers d'applications diverses, ne sont pas nés d'un désir d'améliorer l'existant mais bien de l'application d'une recherche fondamentale. Et jusqu'au concept de "cellules souches" qui serait apparu voici plus d'un siècle. (cf. "La recherche fondamentale, source de tout progrès" par  René Bimbot et Isabelle Martelly).

 

Il semblerait, qu'en ce début du XXIe siècle, la Société occidentale - comme d'autres - soit soumise au dictat de la rentabilité économique. Cette rentabilité doit être la plus rapide possible. Et cependant cette Société semble méconnaître complètement les rouages qui conduisent à l'acquisition et au développement des connaissances qui, seules, permettent la percée et l'avancée technologique.

 

Pour paraphraser la conclusion de mon article "Médecin à l'époque pharaonique", je dirais qu'en résumé il existe nécessairement des relations entre chercheurs, enseignants, étudiants et société.


Schématiquement:
1 - Afin d'acquérir des compétences scientifiques les étudiants s'engagent dans une formation plus ou moins longue - afin d'obtenir diplôme de technicien, diplôme d’ingénieur ou thèse - basée sur l'acquisition de connaissances par l'étude et  la pratique. Cette pratique est acquise lors de stage en entreprise, ou dans un laboratoire de recherche public ou privé.

2 - Chercheurs et ingénieurs encadrent l'acquisition des connaissances par la pratique et encourage leurs étudiants à développer leur esprit critique et à développer le champ de leurs compétences (par exemple, pour les étudiants suivant la formation la plus longue: maîtrise de l'anglais scientifique, mise en forme des résultats, présentation sous forme d'article ou de séminaire, séjour dans les laboratoires étrangers, tissage d'un réseau professionnel, etc.).

3 - Les enseignants, eux mêmes docteurs et praticiens, valident la formation en accordant le diplôme.
4 - La société reconnaît la validité de la formation et des diplômes ainsi accordés.

 

Il nous reste à espérer que nos étudiants les plus brillants continuent à suivre une formation longue avant de se mettre au service d'une Société qui aura su les encourager dans cette voie.


 

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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 21:33

Quarante ans déjà que l'homme a marché sur la lune.

Beaucoup de choses ont été dites ces derniers jours, le buzz médiatique a bien fonctionné. Ce que j'ai retenu de l'exploit technique et humain ce sont quelques images. Pendant des dizaines d'années le numèro spécial de Paris-Match relatant l'évènement a été conservé chez mes parents. Et si je ne sais où il se trouve aujourd'hui, je ne désespère pas d'y remettre la main dessus.

Avec l'empreinte de pas, l'image la plus célèbre reste sans doute celle de Buzz ALDRIN photographié par le commandant de bord Neil ARMSTRONG à côté du pied du module lunaire "Eagle" au cours de la mission Apollo 11.



La question se pose aujourd'hui de savoir à quoi ressemblera la prochaine mission humaine en direction de la Lune.

La technologie a fait des bonds gigantesques au cours des quarante dernières années. La puissance de calcul des ordinateurs est bien plus considérable et les microcomputers sont bien plus légers. Quant aux caméras, la question de leur poids ne se poserait plus.

Autre question, quelle agence spatiale aura les moyens adéquats pour réaliser cette opération?
Car, il est difficile d'en douter - sauf catastrophe universelle - l'homme retournera un jour sur la Lune.

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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 15:51
Le physicien John MADDOX qui s'est éteint le dimanche 12 avril à l'age de 83 ans a été unanimement salué dans la presse à travers le monde pour le travail qu'il a accompli en parvenant à positionner la revue NATURE dans la partie la plus haute du classement des revues scientifiques, faisant jeu égal avec son concurrent Nord-Américain, la revue SCIENCE.

Philip CAMPBELL, éditeur en chef de NATURE, exprime sa tristesse et lui rend hommage dans l'édition du 14 avril 2009 de la revue (Lien vers le texte de P. Campbell).




John Maddox - Crédits: The Royal Society



  Clive COOKSON, éditeur de la rubrique science au Financial Times, est largement plus dithyrambique en saluant John MADDOX comme le plus grand journaliste scientifique britannique.
(John Maddox, Britain’s greatest science journalist)

A la lecture du blog on y apprend que John MADDOX avait redoré le blason de la revue NATURE
notamment en instituant un Comité de Lecture particulièrement exigeant, en réduisant les délais de publication des articles et en sollicitant des contributions auprès des scientifiques les plus renommés.

Cependant, déclare Clive COOKSON, le coup d'éclat -en terme de publicité - a été la publication en juin 1988 de l'article de Jacques BENVENISTE (décédé en 2004) concernant ce que les médias, et en premier le journal LE MONDE, ont appelé la MEMOIRE DE L'EAU. Cet article avait été accepté par la revue avec des réserves formulées en introduction. La remise en question des résultats sous la forme d'une enquête très médiatisée, avec notamment la présence du magicien James RANDI, connu pour déceler les fraudes chez ses collègues, alimenta l'actualité ensuite pendant de nombreuses années.

Plus d'informations sur cette controverse médiatique peuvent être trouvées dans l'article sur la "Mémoire de l'eau" sur Wikipédia.

On peut lire dans cet article:

"
En outre, tant la revue que de nombreux scientifiques, sans discuter la validité ou l'invalidité de cette hypothèse particulière, firent valoir qu'il arrive très souvent qu'une hypothèse publiée dans une revue de haut niveau soit par la suite réfutée, qu'il s'agit même du fonctionnement normal de la science et que la publication dans une revue scientifique constitue une proposition de nouvelle théorie qui doit dans tous les cas être vérifiée ensuite par d'autres équipes de recherche."

Nous pouvons en tirer une espèce de conclusion de portée plus générale concernant l'évaluation du travail des chercheurs.

Une publication dans une revue scientifique doit "être vérifiée ensuite par d'autres équipes de recherche".

C'est ce qui rend la question de l'évaluation des travaux scientifiques si importante. Celle-ci, nécessairement, doit être le fait d'évaluateurs possédant eux-même une haute qualification dans le domaine concerné.

Une évaluation qui serait uniquement basée sur le facteur d'impact d'une revue restera toujours insuffisante.

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 13:43

Il y a de nombreuses voies pour partager autour de la Science. L'image, la sculpture, le théâtre, la poésie, le septième art...participent à la diffusion de la culture scientifique auprès des publics.

Voici quelques mois, une des plus grandes aventures de la physique, à laquelle participent plusieurs dizaines de nations, a été présentée sous la forme d'un clip de Rap, réalisé par Kate McAlpine. Et je remercie mon ami Raphaël de me l'avoir fait découvrir.

Le texte est en anglais et la vidéo sous-titrée en anglais, mais ça ne devrait pas tellement rebuter le public français.



The Large Hadron Rap


Twenty-seven kilometers of tunnel under ground
Designed with mind to send protons around
A circle that crosses through Switzerland and France
Sixty nations contribute to scientific advance
Two beams of protons swing round, through the ring they ride
‘Til in the hearts of the detectors, they’re made to collide
And all that energy packed in such a tiny bit of room
Becomes mass, particles created from the vacuum
And then…


 


LHCb sees where the antimatter’s gone
ALICE looks at collisions of lead ions
CMS and ATLAS are two of a kind
They’re looking for whatever new particles they can find.
The LHC accelerates the protons and the lead
And the things that it discovers will rock you in the head.


We see asteroids and planets, stars galore
We know a black hole resides at each galaxy’s core
But even all that matter cannot explain
What holds all these stars together – something else remains
This dark matter interacts only through gravity
And how do you catch a particle there’s no way to see
Take it back to the conservation of energy
And the particles appear, clear as can be


You see particles flying, in jets they spray
But you notice there ain’t nothin’, goin’ the other way
You say, “My law has just been violated – it don’t make sense!
There’s gotta be another particle to make this balance.”
And it might be dark matter, and for first
Time we catch a glimpse of what must fill most of the known ‘Verse.
Because…


LHCb sees where the antimatter’s gone
ALICE looks at collisions of lead ions
CMS and ATLAS are two of a kind
They’re looking for whatever new particles they can find.


Antimatter is sort of like matter’s evil twin
Because except for charge and handedness of spin
They’re the same for a particle and its anti-self
But you can’t store an antiparticle on any shelf
Cuz when it meets its normal twin, they both annihilate
Matter turns to energy and then it dissipates


When matter is created from energy
Which is exactly what they’ll do in the LHC
You get matter and antimatter in equal parts
And they try to take that back to when the universe starts
The Big Bang – back when the matter all exploded
But the amount of antimatter was somehow eroded
Because when we look around we see that matter abounds
But antimatter’s nowhere to be found.
That’s why…


LHCb sees where the antimatter’s gone
ALICE looks at collisions of lead ions
CMS and ATLAS are two of a kind
They’re looking for whatever new particles they can find.
The LHC accelerates the protons and the lead
And the things that it discovers will rock you in the head.


The Higgs Boson – that’s the one that everybody talks about.
And it’s the one sure thing that this machine will sort out

If the Higgs exists, they ought to see it right away
And if it doesn’t, then the scientists will finally say
“There is no Higgs!  We need new physics to account for why
Things have mass.  Something in our Standard Model went awry.”


But the Higgs – I still haven’t said just what it does
They suppose that particles have mass because
There is this Higgs field that extends through all space
And some particles slow down while other particles race
Straight through like the photon – it has no mass
But something heavy like the top quark, it’s draggin’ its ***
And the Higgs is a boson that carries a force
And makes particles take orders from the field that is its source.
They’ll detect it….


LHCb sees where the antimatter’s gone
ALICE looks at collisions of lead ions
CMS and ATLAS are two of a kind
They’re looking for whatever new particles they can find.


Now some of you may think that gravity is strong
Cuz when you fall off your bicycle it don’t take long
Until you hit the earth, and you say, “Dang, that hurt!”
But if you think that force is powerful, you’re wrong.
You see, gravity – it’s weaker than Weak
And the reason why is something many scientists seek
They think about dimensions – we just live in three
But maybe there are some others that are too small to see
It’s into these dimensions that gravity extends
Which makes it seem weaker, here on our end.
And these dimensions are “rolled up” – curled so tight
That they don’t affect you in your day to day life
But if you were as tiny as a graviton
You could enter these dimensions and go wandering on
And they'd find you...


When LHCb sees where the antimatter’s gone
ALICE looks at collisions of lead ions
CMS and ATLAS are two of a kind
They’re looking for whatever new particles they can find.
The LHC accelerates the protons and the lead
And the things that it discovers will rock you in the head!

 

Crédits: AlpineKat (Kate McAlpine)

   




  Articles en lien sur ce blog:

 

          - Le Grand Collisionneur de Hadrons ou LHC

 

         - LHC à la recherche de la particule de Dieu

 

        - Décohérence, Paradoxe EPR, Einstein et Bohr deux conceptions du monde

 


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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 09:25
En réponse à une déclaration publique effectuée en présence d'universitaires invités:
Lettre ouverte des directeurs de 22 laboratoires de l’IN2P3, Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des particules du CNRS (10 février 2009)


Monsieur le Président de la République,


Nous, directeurs de 22 laboratoires de l’IN2P3, Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des particules du CNRS, avons été profondément blessés et scandalisés par les propos que vous avez tenus lors de votre discours du 22 Janvier.


Nous pensons d’abord aux 850 chercheurs et enseignants chercheurs et 1400 ingénieurs et techniciens de cet institut qui travaillent au sein de ses 19 unités mixtes de recherche CNRS- Universités et/ou grandes écoles, ou de ses 5 unités propres ou mixtes de service du CNRS avec une compétence et un dévouement remarquables pour réaliser de grands projets scientifiques qui défient l’imagination. Quel contraste entre vos propos dégradants et le caractère exceptionnel de leurs réalisations, comme les contributions françaises au programme LHC du CERN dont toute la communauté internationale reconnaît qu’elles n’ont rien à envier à celles de nos collègues étrangers, fussent-ils britanniques. D’autres exemples ne manquent pas, comme la construction de SPIRAL2 au GANIL qui met la France au tout premier plan de la recherche mondiale en physique nucléaire, des projets spatiaux comme les équipements embarqués sur les satellites FERMI-GLAST ou PLANCK, l’observatoire sous marin ANTARES ou encore le traitement de cancers par hadron thérapie, directement issu de la technologie mise en oeuvre dans notre discipline.


Tous nos projets sont internationaux et c’est tous les jours que l’évaluation de nos mérites se fait au sein de ces grands projets où collaboration rime toujours avec compétition. Ces projets font également l’objet d’examens très sélectifs dans les grands laboratoires internationaux où ils sont installés et mis en oeuvre.


Aussi, votre affirmation que nous serions hostiles à toute forme d’évaluation est non seulement injurieuse mais totalement infondée. Nous tenons à vous rappeler que notre métier est par essence évalué en permanence : par nos communications scientifiques (publications dans des revues internationales, communications à des congrès …), par les demandes de contrats de recherche nationaux ou internationaux et ensuite par le Comité National de la Recherche Scientifique ainsi que maintenant par l’AERES dont les membres sont issus de l’ensemble de la communauté scientifique française. Est–il nécessaire de vous rappeler que l’évaluation par les pairs de façon collégiale est pratiquée dans tous les pays ayant une recherche de dimension internationale ?


Vous considérez que les récompenses prestigieuses attribuées à des chercheurs cachent une recherche pratiquée par une majorité de médiocres et de fainéants. Quel est donc ce mépris pour toute une profession ? Il faut rappeler que l’émergence de résultats exceptionnels est le fruit du travail quotidien et à long terme de l’ensemble des acteurs de la recherche : les chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants ou post-doctorants mais aussi tout particulièrement les ingénieurs, techniciens et administratifs qui jouent un rôle essentiel dans l’élaboration, la mise en place et l’exploitation de projets qui permettent d’y aboutir.


Il est vraiment regrettable de constater que le gouvernement engage des réformes de fond en s’appuyant sur une analyse erronée de la situation de la recherche publique française et qu’il se contente de désigner des boucs émissaires. Nos projets ont une durée de vie parfois supérieure à 25 ans, une durée très longue comparée à celle de la vie politique. Ainsi, le LHC depuis sa conception en 1984, a vu passer 3 présidents de la République, 11 premiers ministres et plus de 20 ministres de la recherche. C’est donc bien plus de continuité dans l’effort public de recherche dont la science française a besoin que de changements brusques et intempestifs.


Nous sommes profondément attachés aux missions essentielles du CNRS, faire progresser le champ des connaissances dans toutes les disciplines, valoriser et diffuser les avancées scientifiques et techniques, contribuer à la formation par la recherche. Ce rôle central du CNRS nous paraît l’indispensable complément de la montée en puissance des Universités que nous soutenons. La transformation du CNRS en simple agence de moyens n’est pas compatible avec ces missions. Les réflexions menées au sein de notre communauté ont permis de dégager les propositions de changement qui nous apparaissent nécessaires. Il est dommage pour l’avenir de la recherche en France que vous restiez indifférent à toutes ces propositions.


Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.


Les directeurs de laboratoires de l’IN2P3 :


* Alain Baldit (LPC, Clermont-Ferrand), * Pierre Binétruy (APC, Paris), * Dominique Boutigny (CC_IN2P3, Lyon), * Jean-Claude Brient (LLR, Palaiseau), * Phippe Brion (ULISSE, Annecy), * Yves Charon (IMNC, Orsay), - * Gabriel Chardin (CSNSM, Orsay), * Alain Falvard (LPTMA, Montpellier), * Raffaele Flaminio(LMA, Lyon), * Dominique Guillemaud-Mueller (IPN, Orsay), * Bernard Haas (CENBG, Bordeaux), * Renaud Huynh (Musée Curie, Paris), * Bernard Ille(IPNL, Lyon), * Eric Kajfasz( CPPM, Marseille), * Yannis Karyotakis (LAPP, Annecy), * Serge Kox (LPSC, Grenoble), * Didier Lacour (LPNHE, Paris), * Denis Linglin (MIND, Archamps), * Jacques Martino (SUBATECH, Nantes), - * Fabrice Piquemal(LSM, Modane), * Jean-Claude Steckmeyer (LPC, Caen), * Guy Wormser (LAL, Orsay)

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 17:15

12 février 1809 naissance à Shrewsbury (Shropshire) de Charles, cinquième enfant de Robert Waring DARWIN et de Susannah WEDGWOOD.

Deux siècles plus tard, alors que l'année 2009 est célébrée internationalement comme "Année DARWIN", son ouvrage - Sur l'origine des espèces - publié en 1859 est toujours au coeur de discussions animées.


« Ce sont ceux qui connaissent peu, et non ceux qui connaissent beaucoup, qui affirment aussi catégoriquement que tel ou tel problème ne sera jamais résolu par la science. »

 

Charles DARWIN  in - La Filiation de l’Homme - 1871

 

 


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