11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 18:12

Situé dans l’Océan Pacifique, à 965 kilomètres des côtes Equatoriennes, l’archipel des Galápagos est composé de 5 grandes îles (Fernandina, Isabela, San Cristobal, Santa Cruz et Santiago), et de quelques dizaines d’autres îles et îlots s’étendant sur 8 000 km2.


L’archipel est resté longtemps isolé et fut découvert officiellement le 10 mars 1535 par le dominicain Tomas de Berlanga,  qui voyageait vers le Pérou sur ordre du roi d’Espagne.


Le nom de Galápagos est dérivé de Galepegos qui signifie « Tortues », nom qui fait référence aux tortues géantes qui se retrouvent en grand nombre dans l’archipel.


L’Equateur a annexé les îles en 1832 et y installa la même année une colonie pénitentiaire sur l’île de Floreana afin d’assurer le peuplement, vinrent également quelques artisans et paysans.

 

Iles Galápagos

Le jeune Charles Darwin découvrit les îles Galápagos au cours de l’année 1835. Les observations scientifiques, qu’il réalisera alors, seront la matière première de sa théorie de l’évolution par la sélection naturelle parue dans son ouvrage «L'Origine des espèces» (1859).


L’archipel des Galápagos constitue « un musée et un laboratoire vivants de l’évolution uniques au monde » et a été inscrit par l’Unesco comme Patrimoine mondial en 1978.  Sa faune est composée de reptiles exceptionnels comme les tortues géantes et les iguanes terrestres et marins, plus de 300 espèces de poissons, 58 espèces d’oiseaux, des lions de mer, des baleines, des otaries et des dauphins. Ainsi que près de 1 600 espèces d’insectes.



Cette « Arche de Noé » court cependant un très grave danger et la menace sur son avenir est telle que, le 26 juin 2007, l’archipel des Galápagos a été inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial en Danger de l’Unesco.

L’écosystème du groupe d’îles est en effet menacé par l’immigration et le tourisme non contrôlé. 

Une analyse socioéconomique a été réalisée en 2007 par Graham WATKINS et Felipe CRUZ pour la « Fondation Charles Darwin pour les îles Galápagos ». Cette Association Internationale Sans But Lucratif (AISBL) oeuvre depuis 1959 afin de développer la recherche scientifique, l’assistance technique et la diffusion de l’information afin d’assurer la sauvegarde de la biodiversité des îles Galápagos.

Le dossier: Watkins, G. and Cruz, F. (2007), Galapagos at Risk: A Socioeconomic Analysis of the Situation in the Archipelago. Puerto Ayora, Province of Galapagos, Ecuador, Charles Darwin Foundation, peut être consulté en ligne ici ou encore ici. 

Il montre que l’évolution a été dramatique au cours des 15 dernières années et que les principaux dangers concernant la préservation de la biodiversité ont été, en grande partie, liés à l’absence d’un pouvoir politique national fort en Equateur. Cette absence s’est combinée dramatiquement avec une politique économique à courte vue de la part des autorités locales de l’archipel.


L’intervention du Président de l’Equateur en avril 2007  a permis de réorienter la stratégie de préservation des îles Galápagos, en en faisant une priorité nationale. Cette décision a été supportée également par celle de l’Unesco d’inclure les Galápagos dans la liste du Patrimoine Mondial en Danger.




Le titre de cet article « Saving Noah’s Ark » est tiré d’un Flash-back de l’Institut Max Planck (4/2007 MaxPlanckResearch) qui décrit la découverte de l’archipel des Galápagos , quelques 50 ans plus tôt, par le jeune biologiste Irenäus EIBL-EIBESFELDT, alors âgé de 25 ans, qui participait à une expédition de 12 mois aux Caraïbes et aux Galápagos à bord du trois-mâts Xarife en 1953/1954.

A cette époque le premier bruit audible de très loin sur la mer par le voyageur était celui de la colonie de lions des mers…

 


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  - Retour aux Galapagos

 

- De l'origine des espèces: Février de cette année là...naissait Charles Darwin


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commentaires

S
C'est une situation dramatique dont l'homme est responsable. Un exemple du risque de destruction massive et accéléré de la biodiversité sur notre planète.<br /> <br /> Très bon article. je découvre le blog et continue ma lecture. Sophie
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A
<br /> C'est effectivement l'homme qui est responsable de cette triste dégradation de cet "éden après la création du monde" comme l'avait appelé un des précédents directeurs de la Fondation Charles Darwin<br /> pour les Îles Galápagos.<br /> <br /> Ce qu'il voulait dire, c'est que l'archipel est apparu récemment, à l'échelle géologique, il t a trois ou cinq millions d'années suite aux manifestations volcaniques toujours présentes dans cette<br /> partie du monde. La vie n'y est apparue, pour nombre d'espèces (notamment animaux terrestres et plantes) que par les hasards naturels d'un vent favorable ou d'un courant marin propice. Si j'osais<br /> la comparaison, je dirai un peu comme pour notre évêque de Panama au mois de mars 1535. Toutes les espèces découvertes par Darwin sont donc venues d'ailleurs, de la masse de terres continentales et<br /> y ont évoluées lentement. La théorie de l'évolution des espèces proposée par Darwin et Wallace, dès 1858, est le fruit d'une longue maturation intellectuelle (conceptuelle) par des individus que<br /> leur culture d'origine avaient éduqués dans le cadre de la Création biblique.<br /> <br /> L'homme a apporté la destruction à différent moment: avant que les îles soient habitées, elles ont servies de réservoirs de nourriture pour les pirates et marins, la remarquable résistance physique<br /> des tortues géantes, qui peuvent rester près d'un an sans rien boire ni manger, a joué en leur défaveur lorsqu'il a fallu remplir des ventres vides de marins.<br /> <br /> Même l'engouement provoqués par les déclarations et écrits de Darwin ont joué, dans un premiers temps, au détriment de l'équilibre naturel. A cette époque et dans la première moitié du XXe siècle,<br /> on réalisait surtout des collections pour mettre dans les musées, ou bien l'on pensait que pour sauver les espèces il valait mieux les retirer de leur environnement pour les placer dans des parcs<br /> zoologiques.<br /> <br /> Un facteur très important de perturbation de l'équilibre précaires des espèces a été l'arrivée de colons qui ont amenés avec eux leurs outils, leurs techniques et leurs animaux domestiques. Ces<br /> derniers ont fait des ravages considérables.<br /> <br /> Aujourd'hui un des dangers principaux vient du tourisme, entre 100 000 et 150 000 touristes débarquent chaque année. Par rapport à la population autochtone, c'est comme si, chaque année,<br /> déferlaient sur le littoral de la France quelques 300 millions de touristes. Il faudra donc un volonté poltique forte ( celle de l'Equateur et de l'UNESCO) et des moyens humains et financiers plus<br /> importants pour préserver cette Réserve mondiale de la Biosphère.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />